Plan national climat énergie de la France
L'énergie française sous le prisme de la Commission européenne, appréhender le réchauffement climatique au delà des + 4 degrés avec le modèle iSDG France.
L'énergie française sous le prisme de la Commission européenne :)
Durant l'été, en pleine préparation des JO, une publication de la commission européenne est quelque peu passée inaperçue. En effet, la Commission européenne a publié (le 10 juillet 2024) la version finale du plan national intégré énergie-climat (National Energy and Climate Plan, NECP) de la France.
Les NECP ( 2021-2030) ont été introduits en 2018 par le règlement sur la gouvernance de l’union de l’énergie et de l’action pour le climat et présentés pour la première fois en 2020. Ceux-ci devaient faire l’objet d’une actualisation au plus tard le 30 juin 2023.
Ces plans décrivent la manière dont chaque État membre prévoit d’atteindre les objectifs énergétiques et climatiques fixés à l’échelle européenne.
Le NECP français repose sur trois documents de programmation et de gouvernance (régulièrement modifiés) :
- la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE),
- la stratégie nationale bas-carbone (SNBC)
- le plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC) ( voir présentation)
En 2030, la France cherchera à atteindre un mix électrique à 96 % décarboné avec 61 % de nucléaire et 35 % d’énergies renouvelables, en mettant l’accent sur le déploiement des énergies décarbonées. La France prévoit d’atteindre une part de 58 % d’énergies décarbonées dans la consommation finale d’énergie en 2030 puis 71 % en 2035. La consommation énergétique finale est estimée à 1 381 TWh en 2030, dont 570 TWh serait d’origine renouvelable. La France prévoit également des cibles renouvelables par filière avec, entre autres, entre 54 et 60 GW de capacité installée pour le photovoltaïque en 2030, entre 33 et 35 GW pour l’éolien terrestre, 3,6 GW pour l’éolien en mer, 48 TWh pour les biocarburants et 50 TWh pour le biogaz.
L'une des hypothèses phares du plan national, est désormais la validation du réchauffement de 4 degrés (longtemps considéré comme le scénario pessimiste possible). Au sein du rapport du GIEC , notamment, il existe communément plusieurs projections liées aux émissions de gaz à effet de serre, en fonction des politiques climatiques choisies par la communauté internationale. Ce sont les « trajectoires socio-économiques partagées » — shared socioeconomic pathways (ou SSP). Ces projections sont des trajectoires jusqu’à 2100.
- Scénario SSP1-1.9 : un maintien des températures en deçà de 1,5 °C (très improbable à ce stade)
- Scénario SSP1-2.6 : une augmentation entre 1,5 et 2 °C
- Scénario SSP2-4.5 : une augmentation de presque 3 °C
- Scénario SSP3-7.0 : une augmentation de presque 4 °C (ou « entre 3 et 5 °C » dans cette estimation lointaine)
- Scénario SSP5-8.5 : une augmentation de presque 5 °C