Changement de Cap

Le projet Changement de Cap, financé par CAP 20-25, a généré quatre types d'actions  : 

- Une recherche action coordonnée par Florine Garlot au sein du réseau des Cafés et Cantines Associatifs (RECCACA) en lien avec ERASME et l'encyclopédie du Changement de Cap (ECCAP). Les cafés et cantines culturels associatifs (CCCA) sont des acteurs de l'éducation populaire et donc de transformation sociale. En ce sens, ils mettent en oeuvre des pratiques collectives en vue d'une société plus démocratique et plus résiliente. L'enjeu de cette recherche action est de pouvoir identifier ces pratiques, plus particulièrement celles mises en oeuvre dans une situation troublée, de les questionner, les évaluer et les formaliser collectivement, de façon à ce qu'elles deviennent des savoirs partageables. Pour cela, des méthodologies de co-production des savoirs entre monde associatif et monde universitaire sont expérimentées et capitalisées, en particulier via l'ECCAP. 

- Un programme de travail coordonné par Florine Garlot et Arnaud Diemer qui tourne autour du changement de Cap et la pensée de John DEWEY. 

- Un groupe d'échanges et d'expérimentations sur le changement de cap qui a commencé ses rencontres et ses travaux en septembre 2020 "Groupe de la Clairière". 

- L'enregistrement de trois vidéos (+ podcasts) dans le cadre du MOOC "Europe and Strong Sustainability" - FUN MOOC

Créé en 1998, le Réseau des Cafés Culturels et Cantines Associatifs permet de :

  • créer de la solidarité entre les cafés/cantines,
  • soutenir les projets nouveaux,
  • participer à la reconnaissance institutionnelle des cafés et cantines culturels & associatifs.
L’encyclopédie du changement de cap (eccap.fr) est animée à l’heure actuelle par Maurice Merchier et Guy Roustang. Elle fait appel à de nombreux contributeurs avec l’ambition de former et d’informer. Si on considère l’état du monde avec un peu de recul, on ne peut que conclure que nous allons à la catastrophe, et cela, par plusieurs voies simultanées, qui ne manquent pas de s’entrecroiser. C’est peu dire que l’opinion publique n’est pas clairement avertie de ce danger. Toute la logique de la vie politique, médiatique, et numérique va au contraire dans le sens d’une anesthésie insidieuse des consciences, voire d’une lobotomie généralisée des esprits, parce que la combinaison historique des intérêts est de voiler tout ce qui dépasse l’horizon du plus court terme, celui dans lequel ils peuvent se déployer. Ce qui fait la solidité redoutable de ce système, c’est qu’il a obtenu l’adhésion des masses par la domination des mécanismes de formation des représentations, par la diffusion de ce nouvel opium qu’est le divertissement que diffusent tous les écrans, petits et grands, construisant un monde virtuel qui recouvre le monde réel et finalement s’y substitue.

John DEWEY et le changement de Cap

 Si la question des représentations (et des conceptions) occupe une place importante dans l’idée du changement de cap, elles apparaissent sous un jour nouveau, au regard des thèses développées par Dewey. Premièrement, le point de départ de Dewey est la contestation de la souveraineté présumée de la raison, dès lors qu’elle est supposée détenir les ressources de toute connaissances. Dewey cherche à neutraliser ce schéma et à réinscrire la philosophie dans l’expérience et l’expérimentation. La méthode empirique consiste à étudier les choses pour elles-mêmes, de manière à découvrir ce qui fait jour en elles lorsque l’on en fait l’expérience. Les caractères que présentent les contenus de l’expérience sont bien réels. On les découvre, on en fait l’expérience, il n’y a pas lieu de les mettre de côté par un jeu de logique. Deuxièmement, par l’expérience et l’expérimentation, la philosophie a un rôle social qui se conjugue aux finalités de l’éducation et de la démocratie. Enfin, troisièmement, la formation des valeurs peut faire l’objet d’expérimentations, de critiques et de révisions. De ce fait, les valeurs sont avant tout des faits, elles émergent comme le fruit d’une appréciation ou d’une désappréciation liée aux qualités immédiates d’un objet, d’une situation ou d’un événement. Ainsi, la fondation de la valeur et l’effort qu’il convient de consentir pour y parvenir appartiennent à la nature, car dès lors qu’on la définit en termes d'événements (et non pas de substances), elle se caractérise par des histoires, c’est à dire une continuité de changement allant des commencements aux fins. Tout ce qu’il y a d’incertain et de précaire dans ces histoires explique que les fins et les biens ne soient obtenus que de manière instable. La seule manière de stabiliser une telle situation réside dans l’habileté à contrôler les changements qui interviennent entre le commencement et la fin d’un processus. C’est l’essence même de l’expérience. 

Réunion de travail : 15 septembre 2020, 22 septembre 2020, 6 octobre 2020, 13 octobre 2020, 10 novembre 2020, 14 janvier 2021, 21 janvier 2021, 28 janvier 2021, 16 mars 2021, 23 mars 2021, 6 avril 2021, 6 mai 2021, 8 juin 2021. 
L'enregistrement de trois vidéos et de trois podcasts dans le cadre du MOOC "Europe and Strong Sustainability"
Florine Garlot "Defaire et Refaire le Monde"



Florine Garlot "Questionner les relations à soi et au monde dans les mouvements de solidarité internationale"

Arnaud Diemer "Changer de cap, emprunter le chemin de la prospérité"