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Publié le 9 mars 2020 Mis à jour le 19 mars 2021

Le nouveau rapport de l'Agence Européenne de l'Environnement (AEE), daté de février 2020, tire une nouvelle sonnette d'alarme sur le réchauffement climatique.

L’Agence européenne pour l’environnement (AEE) vient de rassembler en un seul document les cartes d’impact du changement climatique sur le continent. Même si des efforts importants de réduction de gaz à effet de serre sont mis en œuvre, les dégâts sur les biens et les personnes vont être conséquents tout au long du siècle. Leur intensité et leur fréquence dépendront des actions menées pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. C’est ce que rappelle Hans Bruyninckx, directeur exécutif de l’EEA en préambule du sixième rapport sur l’état de l’environnement en Europe que l’agence vient de publier : «Les trajectoires actuelles ne sont fondamentalement pas durables. Ces trajectoires sont interconnectées et liées à nos principaux systèmes de production et de consommation et il devient urgent de mettre en œuvre des réponses crédibles pour inverser les tendances ».

Des progrès insuffisants pour contrecarrer les effets du changement climatique

 Le rapport de l'AEE fait le constat de quelques progrès en matière de lutte contre le changement climatique : les émissions de CO2 ont baissé de 22% entre 1990 et 2017 et la part des énergies renouvelables représente 17,5% de la consommation finale, qui, elle, est revenue à son niveau de 1990 grâce aux politiques d’économie d’énergie. Mais les émissions sont reparties à la hausse depuis 2014 et les secteurs de l’agriculture et des transports sont de plus en plus émetteurs. Le Pacte Vert voulu par la nouvelle Commission européenne présidée par Ursula von der Leyen qui sera présenté début mars constituera-t-il une réponse adéquate aux défis décrits par les cartes de l’EEA? C’est tout le débat qui va avoir lieu dans les prochaines semaines à Bruxelles comme dans les 27 capitales de l’Union. Incendies, montée du niveau des mers, sécheresses, voici trois exemples d’impacts à venir que les Européens vont devoir affronter, tandis que l’agriculture devra s’adapter à des précipitations plus instables et des périodes de sécheresses plus longues.

Des sécheresses récurrentes

La fréquence (à droite) et l'intensité (à gauche) des sécheresses au 21e siècle. © EEA.

Actuellement, c’est dans le bassin méditerranéen que se déroulent les sécheresses les plus importantes en durée avec trois évènements sévères excédant deux mois sans précipitations par décennies. Pour la période 2041-2070 relativement proche, c’est en Europe de l’Ouest, en France, sur les îles britanniques et dans le nord-est de la Scandinavie que devraient se produire une augmentation de la fréquence des sécheresses avec un événement supplémentaire par décennie selon un scénario moyen d’augmentation de 2,5°C des températures. A 4°C, ces mêmes régions connaîtrons une incidence encore plus forte des périodes sèches.

Des incendies plus fréquents

Le risque incendie à +2°C (à gauche) et à + de 5°C (à droite)

Le risque incendie augmente de 40% sur tout le continent à partir du milieu du siècle. Aucun pays n’est épargné. La Suède a connu en 2018 les pires feux de son histoire. Ce risque est dû à la fois aux températures extérieures et à l’inflammabilité des végétaux. Circonstances aggravantes : les insectes ravageurs des arbres sont favorisés par ces conditions météo. C’est le cas actuellement en France, Allemagne, Suisse, Autriche et Italie avec l’épicéa attaqué par les scolytes. Cet insecte entrave les montées de sève et assèche le bois rendant les arbres très sensibles. Des incendies se déclenchent désormais dans les Juras suisses et français.